Gaston avait sa Gaffomobile, toujours a deux doigts de lui faire des miseres (quand elle n est pas en rade...), et bien moi j ai Gaston, ma Gaffocyclette toujours prete... a me faire des miseres ! Voyons voir ca en details, en commencant par quelques photos de la chose incriminee. Pas toutes prises au meme moment, on peut constater quelques changements car Gaston est tres evolutif, fonction de ma flemme, de mon organisation et du temps du matin aussi.
Je vais vous parler, vous le pressentez tres fort, des mes premiers jours a dos de Gaffocyclette. Ca a commence le 28 aout, tres tres fort (achat de Gaston le 27, vous vous souvenez ?).
Apres mon article au manga cafe, direction l autre bout de la ville pour acheter un casque qui ne coute pas le prix du velo. Echec, ici le moins cher des casques coute 6000 Yen ! Soit environ 45 euros, trois fois le moins cher de chez nous environ ! Ouch, et pan dans les dents !!!
Et en fait non, j ai esquive le direct en fuyant prestement la boutique en donnant comme seule explication : " takai !!! " (takai = cher). Donc, pas de casque. Ce n est pas tres grave parce qu ils font tres attention aux cyclistes et aux pietons ici, et qu ils ne roulent pas tres vite. Fort heureusement parce qu a cote de ca ce sont de vrais manches pour la conduiteje trouve.
Tout de suite, la carte avant que je n oublie. Les points signalent les endroits ou j ai dormi, les symboles indiquent le moyen de transport utilise entre deux traits.
Apres ca je me suis mis sur la route qui mene a Furano, voir la carte pour avoir une idee de ce que ca represente (Furano est un peu au nord du premier point en-dessous de l endroit en plein milieu ou j ai fait une boucle a pied, limpide comme explication non ?), avec un panneau indiquant 60 bornes. Et moi je vise, avec seulement une apres-midi de disponible, le michi no eki bien trente kilometres au sud...
Bon, pour feter ca j ai illico fait une pause pour manger dans un petit parc, ou une femme avec le moral dans les chaussettes s est divertie en me faisant un brin de conversation et en filant m acheter plein de choses a manger. Et ensuite, bon, ben, fallais y aller quoi. Alors, tatam, a deux heures petantes, le grand nouveau depart !! Je suis parti en ayant arrime mon sac a dos sur le porte-bagage arriere avec deux tandeurs et le gros sacs plastiques de bouffe sur le petit porte-bagage avant avec un seul tandeur. Il m a fallu quelques jours avant de prendre la main et y arriver sans maugreer.
Il faisait grans beau, malgre la fatigue de mes muscles le changement de type d effort me faisait me sentir en pleine forme, j avais le moral a bloc, alors j ai avance d un bon coup de pedale en me payant le luxe de chanter du Boby (non, pas du Bob, bien du Boby) quand ca ne montait pas. Parce que pas tres cool pour mon premier jour, alors que je voulais recuperer des mes journees de barbares dans les montagnes, je me suis tape deux petits cols. Rien de bien serieux, j ai cartonne quand meme, mais pour la recup', tintin.
Apres 75 km dans les pattes, la peche etait un peu partie, et surtout, surtout, j avais incroyablement mal au derche. La faute a la selle, dont j avais parie en la voyant qu elle serait douloureuse... mmouais... bon jugement, chouette, c etait vraiment tres reconfortant de se dire que j ai l oeil pour ce genre de chose tandis que je ne pouvais quasiment plus poser le seant sur la selle pour les derniers kilometres...
Et alors, je me suis dit : ou vais-je bien pouvoir dormir (le michi no eki a encore 30 bornes d apres des loustiques au bord de la route, ce sentait le sapin comme plan). Coup de bol, j ai demande juste au bon moment au bon endroit et on m a indique un endroit ou je pouvais planter la tente (et non un camping, differnece importante) a 4 ou 5 km plus loin, la-bas en montant. J avais la dalle, j etais claque, c etait raide, ils ont etaient tres looooongs ces derniers kilometres...
Et enfin je suis arrive, ouuuffff ! Lieu paradisiaque, tres vaste et en belle pelouse, avec toilettes et emplacement pour faire la cuisine, et aucune indiation de payer quoique ce soit> Vraiment super bath comme place ! Je me suis demande a posteri s il n y avait pas quelque part un endroit auquel j aurai du aller me signaler et payer, car je n ai rien vu, certes, mais c etait tres grand comme "camping", alors peut-etre que quelque part... Enfin en meme temps il y a de temps en temps des campings gratuits.
Bon, enfin, je me suis installe, j ai soupe en compagnie d un israelien (encore un ! ) qui est ingenieur au sujet de la realisation d un satellite (c est vague mais c est mieux que rien, je ne sais meme pas son nom par exemple), et surtout que j avais deja apercu au depart de l Asahi-dake. On grimpe les memes montagnes il semblerait, sauf que lui a quelques semaines de vacances seulement, alors il prend le train regulierement.
Je suis reste un jour a ne rien faire au meme endroit car vraiment j avais les jambes et le posterieur en marmelade, et le lieu s y pretait bien. Le temps etait au grand beau fixe, ca a ete mon seul jour au Japon sans voir un seul nuage (sur la photo les nuages ce n est pas le jour dont je parle).
Le lendemain, meme refrain, mal au popotin. Mais j ai fait fait court pour aller au fameux michi no eki convoite en m arretant au bord d un lac de barrage pour y piquer une tete, ca m a fait un de ces biens ! Journee reussie, car peu d effort et une bonne baignade.
Allez, je vous mets le lieu de ce grand moment qui fut ma baignade, historique, non ?? Hhhmmm, je sens que vous avez un doute.
Et comme ca ne fait qu une photo je rajoute un petit copain a qui j ai sauve la vie en l envoyant dans les arbres en contrebas ; il hesitait du mauvais cote de la route, un coup a se faire ecrabouiller.
Et aussi une photo d un des nombreux meetings qui se tiennent a Hokkaido et dont on n entend jamais parler, et qui sont pourtant parfois tres tres impressionnant, encore plus que sur la photo.
J oubliais une vue de ma vue de la soiree depuis le seuil de ma masure, avec egalement un petit coucher de soleil pas mal du tout.
Le jour d apres, beaucoup moins drole et plaisant. Tres longue journee vu l etat de mes forces encore precaires (moi sans jour de repos j ai du mal a recuperer, rien a faire sur ce point, mais je pense quand meme que dans les memes conditions tout le monde aurait du mal a se refaire une sante), et je me suis tapee 120 bornes en commencant par un col moins ridicule que ceux d avant et avec fort vent dans le pif a la fin - le meme jour a midi je me rejouissais de n avoir pas eu encore de vent... - et je me suis donc arrete un peu n importe ou dans le petit parc d un petit village. Il y avait un carre de pelouse, un point d eau et des chiottes, pour moi, vu mon etat, c etait le paradis. Je visais le michi no eki de Nakasatsunai, et je me suis arrete a environ 20 km. A ce propos, toutes les donnees sont apporximatives puisque j ai une carte peu precise et pas de compteur.
Voila juste une photo qui montre le panneau qui indique le col (priere de me croire pour les non-nippophones), et c est tout, car quand je suis naze je ne pense pas a prendre des photos. De toutes les facons je crois qu il n y avait rien a prendre en photo ce jour-la.
Le lendemain moins de kilometres pour reposer les muscles endoloris et mon derriere toujours fort meurtri, ca s est mieux passe. J ai fait des pauses dans des coins agreables, toujours par un temps radieux, et j ai trouve un parc tres hospitalier pour passer la nuit.
Rien de special a signaler alors juste des images de mon souper et du coin de pieute.
Au sujet du temps, la malediction est bien liee aux montagnes puisque quand je n y vais pas j ai grand beau temps. Pendant toute la premiere semaine je n ai pas eu une goutte et j ai bien roti (ca a un peu change apres, mais je le garde pour l article d apres). Imaginez une journee entiere, moins les pauses tout de meme, a pedaler sous un cagnard qui correspond a ce qu on trouve dans l extreme sud de la France ou au nord de l Espagne... ca fait mal hein ;) ?
Ensuite, et bien bizarrement j allais beaucoup mieux et j ai pu aller au misaki, cap en francais, tout a l est et le depasser pour arriver dans une petite ville. Debut avec vent de face, le meme que le jour d avant, mais au bout de deux ou trois heures je suis arrive le long de la cote et la j avais le vent dans le dos ! J ai traverse le desert du Japon, presque personne, que des petits villages de pecheurs sans meme un konbini. Ahurissant. Il y en a partout d habitude et la pas un pendant des dizaines de kilometres. Meme a Erimo, ou j ai atteri en fin de journee, j ai fait les courses dans un supermarche, le moins cher que j ai trouve jusqu a present d ailleurs.
En revanche j ai vu un coin repute pour le surf, ou il y avait plein de gugusses sur des planches a jouer les equilibristes bien mieux que moi a Dakar.
Et un jinja-golf, c est-a-dire un petit temple shinto dont les abords servaient a jouer au golf, mix fort etrange.
Pour changer cette nuit-la j ai dormi sur du beton, bien planque a l abri sur une estrade. Les photos suffiront a expliquer la situation.
Les autres photos me montrent sur le velo, il y a aussi une vue depuis le poste de pilotage de la gaffocyclette, un mini-tunnel parmi tant d autres dont je me demande bien a quoi ils servent a chaque fois et le cap, j allais pas l oublier celui-la, ca ne ferait pas serieux de zapper un element aussi important de mon parcours^^.
Le lendemain matin, j ai roule dans une grande zone de peche... ou ils pechent des algues ! Et ensuite les vieux et les femmes s occupent de les faire secher sur les gravier, ce qui fait que tous les endroits plats sont amenages a cet effet.
A part ca, journee en bord de mer, durant laquelle j ai fait un plouf a poil sur une plage (non loin de la route mais tanpis), ca a fait descendre le thermometre interne c etait genial.
J etais dans le district de Hidaka, repute pour ces chevaux (ca vous rappelle quelque chose ?), et du coup il y avait soit des ranchs soit des ports et les infrastructures liees a ceux-ci.
J ai atteri dans un michi no eki pourri avec rien pour planter la tente autour, alors j ai dormi dans le parc pas loin, C est tres commode les parcs, il y en a dans toutes les villes et j en trouve toujours des avec de l eau. Parce que des fois ils sont abandonnes et donc il y a le point d eau, mais en ruine et a sec. Il y a beaucoup d infrastructures touristiques a l abandon ici, des parcs, des grands parkings manges par les herbes et les arbustes, des restaurants ou hotels en ruine... Il semblerait qu a un moment ils aient anticipe une affluence touristique qui n a jamais eu lieu.
Il y a une photo de la cote depuis un petit sommet que j ai gravi le temps d un arret pour me soulager le posterieur qui souffrait toujours autant.
Et voila, au total ca fait une semaine durant laquelle mon cul a souffert le martyre et le reste a roti sous un magnifique mais parfois un peu dur soleil.
Ce changement de facon de voyager me convient, ca va, je ne vais pas vendre Gaston tout de suite a cause de mes fesses qui protestent chaque fois que je l enfourche. Je regrette cependant un peu le pouce car c etait un bon moyen de rencontrer et de discuter avec les gens. A velo ce n est pas pareil du tout, je suis independant et les rencontres sont plus erratiques et courtes. Par exemple je n ai pas adresse la parole a qui que ce soit pendant trois jours complets, apres avoir dit bonne nuit a l israelien ingenieur-satellite. Ca fait long.
Le bon cote est que je peux vraiment faire ce que je veux en guise de parcours, pas comme a pied ou je passais pas mal de temps a chercher, pour des clopinettes car je me battais contre des moulins en fait, des moyens d eviter les routes et d aller au plus court chemin. De plus les distances entre les villes et les routes se pretent bien a la baroude a velo je trouve.
En conseil pour les lecteurs qui veulent aller visiter Hokkaido, d apres moi c est ideal a bicyclette, et nul et difficile a pied. D ailleurs d assez nombreux japonais viennent y faire du velo, ern voyageant mi en bicyclette mi en train (ah ces faineants).
Le reste de mon parcours jusqu a Hakodate, d ou j ecris ces lignes, dans l artcile a paraitre demain.
また!